Comment peut-on être certain que les erreurs commises à Staufen-im-Breisgau, Bâle, Lochwiller ou Landau ne se reproduiront pas ?

Les répercussions sismiques du sous-sol de Bâle étaient la conséquence de l’emploi de la fracturation hydraulique qui a pour objectif de créer de nouvelles fractures dans les roches, avec des pressions d’injection supérieures à 350 bars. Les industriels comme FONROCHE Géothermie pré-calculent les contraintes en présence dans les failles, grâce à la surveillance de la sismicité naturelle, pour définir la pression maximale utilisable. Sur l’Alsace par exemple, elle est de l’ordre de 100 bars. FONROCHE Géothermie n’utilise pas la fracturation hydraulique, mais pratique le nettoyage des fissures naturelles préexistantes avec une solution d’acide acétique (base du vinaigre), avec des pressions d’injection inférieures à 100 bars en tête de forage.
Dans le cas de Landau, l’architecture de puits n’aurait pas pu être acceptée par les normes et la législation françaises.
La sismicité ressentie par la population y était lié à une trop grande pression d’injection de l’eau chaude dans le puits injecteur. Cette pression a dépassé le seuil d’acceptabilité qui doit être connu au préalable pour éviter ce phénomène.

À Saint Gall (Suisse)

En 2013, après les tests de production, du gaz naturel est remonté dans le puits depuis les roches sous-jacentes. Afin d’éviter un accident grave en surface, une quantité importante d’eau sous pression a été injectée dans le puits pour contenir le gaz. Cette surpression, couplée à une sensibilité naturelle du sous-sol, a induit un séisme d’une magnitude de 3,5,(mineur sur l’échelle de Richter) ressenti par la population. Malgré ce séisme, le gaz a pu être contenu, n’engendrant pas de dégâts en surface.
Les forages de Stauffen-im-Breisgau en Allemagne et de Lochwiller en Alsace, étaient des forages superficiels réalisés pour la pose de sondes géothermiques (140 m). Ces techniques de forage ne sont pas du tout comparables à celles des forages profonds. Les moyens mis en oeuvre étant « très légers » pour réduire les coûts. Aucun tubage n’est cimenté directement au terrain et les épaisseurs de ciment qui sont utilisées pour le gaînage simple sont faibles.
De ce fait, les cimentations effectuées ne peuvent arrêter efficacement des circulations d’eau qui peuvent exister.

À Stauffen

Sur le site des forages, de l’eau d’une couche aquifère superficielle s’est écoulée vers des niveaux géologiques plus profonds composé notamment d’anhydrite (sulfate de calcium CaSO4). Celui-ci s’est ainsi transformé en gypse (sulfate de calcium hydraté CaS04 2H2O) qui a gonflé au contact de cette eau, (plus de 60%) provoquant ainsi des soulèvements en surface. C’est donc une méconnaissance du terrain et le non-respect des règles élémentaires du métier par des opérateurs non industriels, qui sont en cause dans ces incidents.

Schéma de principe Lochwiller Mauvaise cimentation  Gonflement des anhydrites - Circulation d’eau entre les formations - Evolution de l’eau suivant une direction horizontale.
Schéma de principe Lochwiller
Mauvaise cimentation

Gonflement des anhydrites – Circulation d’eau entre les formations – Evolution de l’eau suivant une direction horizontale.

À Lochwiller

Le forage a rencontré de l’eau artésienne issue d’une nappe captive vers 100 m de profondeur. Celle-ci s’est écoulée dans des terrains superficiels. La circulation de cette eau a ainsi rendu inefficace la cimentation réalisée. L’eau profonde aurait ensuite « mouillée » des terrains contenant de l’anhydrite entrainant les mêmes phénomènes qu’à Stauffen.

De plus, lors de ces forages superficiels pour des sondes géothermiques de faible profondeur, aucun suivi par un géologue n’a été effectué et aucun contrôle n’a été demandé. De nouveaux textes législatifs sont en préparation en France dans le but d’éviter ces problèmes. Pour des forages profonds, qu’ils soient réalisés pour le captage d’eau potable, pour la recherche pétrolière ou pour la géothermie haute température, il existe des règles à suivre clairement définies par la législation française. Ainsi, la cimentation est adaptée à chaque formation géologique. Par ailleurs, l’architecture de puits à tubages télescopés enduits de ciment remontant sur toute la hauteur de colonne du cuvelage permet d’isoler tous les aquifères rencontrés et d’éviter des fuites de l’eau géothermale vers l’extérieur des tubages.

puits

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